Les chattes stérilisées vivant en colonie montrent moins de comportements agressifs que les femelles non stérilisées. Une colonie de chats libres a été observée pendant 8 mois. Huit femelles ont été capturées, stérilisées et relâchées sur leur site de capture. Les résultats ont montré qu’elles avaient moins de comportements agressifs que leurs congénères non stérilisées. De plus, la concentration de cortisol (hormone du stress) contenue dans leurs poils était inférieure à celle des femmes entières, suggérant qu’elles étaient moins stressées car moins exposées à une possible compétition liée à la reproduction.
⇒ Cette étude a été réalisée sur un petit échantillon de chats, il serait intéressant de continuer les observations et mener d’autres études de longue durée pour évaluer à long terme l’efficacité de la méthode « capture-stérilisation-relâcher » sur le bien-être des chats.
L’intensité de jeu chez le chat varie selon sa faim. Les chercheurs ont présenté des jouets de petites et de grandes tailles à des chats répartis en deux groupes : soit les chats étaient à jeun, soit ils venaient de se nourrir. Ceux qui venaient juste de manger jouaient avec le petit jouet ; ceux qui étaient à jeun manipulaient préférentiellement le jouet de petite taille mais plus le temps avançait, plus ils s’intéressaient au jouet de grande taille. Leur faim devait augmenter.
Les auteurs font le parallèle entre le comportement de jeu et le comportement de prédation : la probabilité de tuer une proie serait dictée par la taille de la proie et le niveau de faim du chat. La motivation du chat joue un rôle majeur dans les séquences de jeu et de prédation.
La condition physique des chats est liée à leurs conditions d’hébergement. Cette équipe a mis au point un système pour surveiller la condition physique et les comportements des chats, réalisable par différentes personnes, au sein des refuges. Les chercheurs ont évalué la condition physique (poids, état des yeux, du nez, des poils, de la peau) et le comportement des chats (interactions agressives, comportements de jeu, comportements envers les humains) dans 30 refuges. Ils ont aussi collecté des données sur les conditions d’hébergement des animaux, la gestion du refuge et la population de chats. Les principaux résultats sont:
La proportion élevée de chats maigres est corrélée à une proportion élevée d’enclos contenant moins d’une aire de repos par animal et peu de cachettes pour tous les chats ; le nombre élevé de chats avec des problèmes de peaux est corrélé à l’augmentation du temps de temps passé au refuge, à un nombre faible de litières disponibles et à des odeurs désagréables dans l’environnement.
Réaliser des observations basées sur des paramètres précis peut être bénéfique au bien-être des animaux captifs.
Les chats peuvent être sensibles à la musique et ont une préférence pour une musique composée spécifiquement pour l’espèce. Les auteurs ont développé une musique en utilisant des tempos et une fréquence adaptée aux chats. Ils ont fait écouter à des chats, 2 exemples de cette musique et 2 musiques spécifiques aux humains. Les chats ont montré des réactions plus positives à l’écoute de la musique spécialement composée pour eux. Ce résultat est important à prendre en compte lorsque l’on veut développer des aménagements de l’environnement auditifs pour les chats vivant en captivité.
Les chats présentent des comportements différents avant et après un repas selon la palatabilité de l’aliment (qualité d’un aliment qui procure une sensation agréable au palais).
Lorsqu’on leur présente un aliment apprécié, les chats flairent le bol et son contenu, lèchent la nourriture, la consomment, ensuite ils se lèchent les babines puis se toilettent la face. Avec un aliment moins apprécié, la séquence comportementale est différente : ils flairent la nourriture, se nourrissent puis se lèchent le museau. Ce dernier comportement est souvent associé à la contrariété chez le chat.
Il existe des comportements latéralisés chez le chat. Pour récupérer une récompense, les mâles auraient tendance à utiliser leur patte gauche et les femelles, la droite. C’est la conclusion d’une étude dans laquelle les chercheurs ont soumis les chats à 3 exercices: attraper des croquettes dans un bol, attraper un jouet suspendu ou un jouet bougeant au sol. Ils ont aussi montré que plus la tâche était difficile, plus la latéralisation était mise en évidence.
Dès la naissance, les chatons développent une préférence pour les mamelles postérieures de leur mère. Certains auteurs suggèrent qu’elles sont plus productives en lait. Mais dans cette étude, les chercheurs n’ont pas trouvé de relation entre la prise de poids des chatons et leur choix pour une mamelle particulière.
A l’âge de 3 jours, ils ont chacun leur préférence pour une mamelle (ou deux) et se l’attribuent. Néanmoins, il y a parfois des petites disputes entre les jeunes, et certains délogent leurs frères et sœurs pour se réattribuer leur place de choix.
Un milieu de vie bien aménagé, peu de dérangement et des horaires réguliers sont des facteurs permettant aux chats en captivité d’être plus à l’aise dans leur environnement.
Lors de cette étude, des chats ont été répartis dans différents environnements captifs : pièces ou cages, lieux enrichis ou non, bruyants ou non, prévisibles ou non, etc., pendant 48h. Puis, les chercheurs ont étudié les réactions des chats lors de la rencontre avec une personne inconnue. Les chats qui vivaient dans une pièce bien aménagée (avec des structures pour grimper, se cacher, observer) ont été ceux qui approchaient le plus rapidement les inconnus et qui cherchaient le contact. Un bon aménagement du lieu de vie est efficace pour améliorer le bien être du chat. Il faut, d’autant plus, minimiser les perturbations extérieures.
Lorsqu’ils arrivent en refuge, les chats ont besoin d’un minimum de 72 heures pour diminuer leur stress. Les chercheurs ont utilisé un test d’évaluation comportementale pour déterminer le temps que mettent les chats à s’habituer à un nouvel environnement qu’est le refuge. Ils ont aussi mesuré l’effet du milieu de vie enrichi sur la rapidité d’acclimatation. Les chats ont été séparés en 2 groupes : ceux qui avaient une boite en carton dans leur cage et un jeu, ceux qui n’avaient rien de particulier. La boite en carton parait les aider à s’acclimater plus rapidement, ils peuvent facilement se cacher. Cela leur donne un moyen de se soustraire aux agents stressants comme le bruit, la lumière forte, les humains inconnus ou les autres chats. Et de choisir quand ils souhaitent venir en avant de la cage.
L’équipe de chercheurs a réalisé une étude sur l‘utilisation des griffoirs par les chats avec un questionnaire en ligne auprès de nombreux propriétaires des chats. Ils ont récolté 4105 réponses de 36 pays différents. Voici quelques résultats de leur enquête : La plupart des chats ont plusieurs griffoirs à leur disposition. Le substrat le plus proposé est le tapis. Les chats les plus âgés (entre 10 et 14 ans) préfèrent les griffoirs avec une matière comme du tapis, alors que les plus jeunes préfèrent de loin le sisal et les arbres à chats ayant 2 niveaux ou plus. Les chats qui sortent utilisent un peu moins les griffoirs de la maison que les chats vivant exclusivement en intérieur. Par contre, quel que soit leur mode de vie, ils sont 52% à effectuer des griffades inappropriées. Lorsque les chats utilisent un griffoir et qu’ils sont récompensés (félicitation ou récompense alimentaire), ils ont tendance à l’utiliser davantage.
Les chats reconnaissent la voix de leur propriétaire qui les appelle parmi d’autres voix. Les chercheurs ont diffusé des enregistrements audios de 3 voix d’inconnus + celle de leur propriétaire à 20 chats domestiques. Lorsqu’ils entendaient la voix de leur humain familier, les chats avaient des réactions comportementales plus intenses (mouvements des oreilles et de la tête) qu’ils n’avaient pas avec les voix étrangères. Malgré cela, les chats ne répondaient pas activement à leur propriétaire avec des comportements de communication tels que des vocalisations ou des mouvements de la queue. Les chats sont donc capables d’utiliser des indices vocaux pour différencier des humains (familier vs inconnu). Mais ils ne répondent pas forcément aux sollicitations avec des comportements de communication spécifique.
Porter, être en contact et caresser un animal familier permet de diminuer la tension artérielle et le pouls. Dans cette étude, les humains mis au contact d’un chien ou d’un chat ont vu leur tension artérielle diminuer significativement. Aucune différence de mesure de tension n’a été montrée selon l’espèce animale choisie (chien ou chat), ni selon si l’humain détenait déjà un animal de compagnie chez lui ou non. Ce résultat est un élément intéressant à prendre en compte dans les thérapies assistées par l’animal.
L’alimentation de la maman chat influence les préférences alimentaires des chatons jusqu’à l’âge de 6 mois, qu’ils aient été exposés à un stimulus odorant particulier en prénatal (via le liquide amniotique) ou en postnatal (via le lait maternel). Mais la combinaison des deux expositions (pendant la gestation et après la naissance) entraine un effet encore plus fort.
Quand on leur présente deux aliments, les chatons vont avoir tendance à se diriger vers l’odeur qu’ils connaissent et à manger la nourriture familière. Cet apprentissage précoce est certainement un mécanisme naturel et biologiquement pertinent, la mère transmet à ses chatons la connaissance d’un régime alimentaire sans risque.
Dans un refuge, les chats hébergés seuls en cage présentent moins de comportements de stress lorsqu’on leur offre une cachette (boite en carton) comparés aux chats qui n’ont pas de cachette dans leur cage. Se cacher est une des stratégies d’ajustement du chat lorsqu’il est dans un environnement stressant. A leur arrivée en refuge, les chats peuvent être très inquiets et apeurés par ce nouvel environnement; Généralement, le stress diminue au cours des premières semaines.
⇒ Pour diminuer le stress et améliorer le bien-être des chats de refuge, leur offrir un aménagement spécifique peut les aider à s’adapter plus rapidement à ce nouvel environnement.
Les chats vivant avec des humains adaptent leur mode de vie à celui de leur propriétaire, les soins et la présence de ce dernier influencent l’activité et le rythme quotidien de leur chat. Dans cette étude, l’activité locomotrice totale a été mesurée dans 2 groupes de chats :
groupe A : les chats vivaient dans une maison et avaient un accès à l’extérieur restreint d’1 heure;
groupe B : les chats vivaient dans une grande maison, ils avaient accès à l’extérieur en continu et passaient la nuit dehors.
Les auteurs ont observé que les chats du groupe A avaient une activité principalement diurne en lien avec les horaires du propriétaire et sa présence à la maison. Les chats du groupe B, quant à eux, étaient plus actifs la nuit et avaient une activité générale plus importante que les chats du groupe A.